L'Écriture Heureuse
Joëlle Dautricourt
Une publication des Cahiers Sens Public, juin 2020.
L'OUVRAGE
Nous sommes fiers de présenter au public le livre de Joëlle Dautricourt, L’Écriture Heureuse. C’est un blason, une sorte de talisman, le mantra d’une expérience méditative et poétique au long cours. Traiter de l’écriture, c’est se mettre en quête d’une matière noire, qui échappe à tout cadrage qu’on voudrait lui donner. Les lettres et l’encrage présentent l’illusion d’un ordre fixiste. Cet ancrage apparent a tôt fait de se dissoudre. Les lettres demeurent des graphèmes qui discutent les assignations que nous projetons sur elles, tant et si bien que les signifiés qu’elles disposent se muent en questions, qui en appellent d’autres, et ainsi de suite, sans terme.
Dans ce poème-action, tout n’est que traces et sillages, silhouettes tenaces, par exemple celles des algues, figures battues des eaux rivées à leur rocher : « La mer est rouge – les algues bougent ». Chez Joëlle Dautricourt, le mouvement ne cesse jamais: « Quand cette page brûle, les lettres s’envolent », rapporte une sagesse trempée au malheur. Cette sagesse exhausse les caractères, appelés à s’émanciper du fond de la page. Avec L’Écriture Heureuse, ils vivent leur vie propre, redeviennent des symboles ouverts aux interprètes, telles des notations musicales. Joëlle Dautricourt réinvente un terme qui m’enchante: elle qualifie l’une de ses figures de « scribale et scripturale », et je ne peux m’empêcher de sentir que le premier de ces deux vocables s’oriente vers une forme tribale, fuguant en quelque sorte depuis notre vie en miettes vers où se rassembler. L’Écriture Heureuse est une fête, une invite, une danse.
Gérard Wormser
L'Écriture Heureuse, un livre de Joëlle Dautricourt.
Édition Sens Public, juin 2020.
140mm X 200mm, 128 pages.
Prix : 20 euros + frais de port (+ 5 €/volume pour la France et l'UE).
Pour le commander : contact
La recension de Marc-Williams Debono sur le site Plasticités Sciences Arts
Publication de L’Écriture Heureuse de Joëlle Dautricourt, Cahiers Sens Public, 2020.
L'écriture heureuse nous conduit en ces temps d’incertitude et de fragilité vers ce que l’humanité a de plus grand à énoncer: le sens secret de son existence. Sefer, Shem, le Livre est le Nom. Joëlle Dautricourt nous conduit ainsi de découverte en découverte au travers de parchemins, de graphes, d’historicités singulières, de cultures de l’écrit dans ce qu’il a de plus ludique comme de plus noir (la Shoah). Sans jamais quitter ce bonheur d’écrire très tôt découvert, l’auteur joue avec la trace comme la matière (os, graffitis, installations, toile, papier, encres, motifs, graphes, parchemins, tampons, pinceaux, plumes, décors, photocopieur, ordinateur, scène, lettre, dessin, psaume, ode, incantation...), s’en délecte et nous en fait découvrir le message secret: un alphabet incarné source de bonheur partagé. Mais il faut entrer plus en profondeur dans la caresse, la genèse des formes, les affres de l’écrivant – son hommage aux Justes si émouvant –, du scribe, de l’artiste, pour pénétrer ce monde tentaculaire de la grande écriture. Un “théâtre d’encre qui raconte la trace”, “brûle la page”, anime les personnages imaginaires ou réels, plus anges que démons, rois ou vassaux d’un livre spectacle se déroulant sous nos yeux. Une plasticité de l’écriture jamais démentie, sans cesse renouvelée au fil des pages. Un manifeste haut en couleur où les lettres hébraïques prennent leur sens génésique avec le rouleau de Golemah, nous engagent à percer les mystères de toute alphabétisation, qu’il s’agisse des glyphes maya, des hiéroglyphes ou des sinogrammes. Une oeuvre véritablement morphogénétique et fantasmagorique où les lettres enluminées s’articulent autant aux autodafés qu’aux sculptés du mot, source de connaissance, d’oralité et de gestuelle sacrée. Guidés par cette “fleur de femme née de l’écriture heureuse”, on ne peut qu’entrer dans ce monde tout sourire et jamais mortifère qui nous conduit hors des sentiers battus, aux sources de la poétique et de la scripturalité, dans ce qu’elles ont de plus intime, de plus vertueux, de plus métamorphique, de plus co-constructible au sein de l’humanité. – Sefer ha-Adam: le livre de l’être humain.
M-W Debono
La recension de Christophe Comentale parue dans la revue Art et Métiers du Livre, n°342, janvier 2021.
L'Écriture Heureuse
Graphiste et sculptrice de formation, Joëlle Dautricourt est aussi une poétesse, une sybille, une démiurge. Elle appréhende le langage, construit, audible, articulé, mêle alphabet et matière, affilie ainsi le dit à une symbolique religieuse; peu importe la (méta)langue sous-jacente au-delà de ses préférences. Elle plonge alors dans le reflet, la complexité poétique et propitiatoire, voire incantatoire au fil d'œuvres réparties entre 25 catégories signifiantes: poésie graphique, dessins écriture, formules graphiques, écritures imaginaires, manuscrits, livres d'artiste, éditions d'artiste, installations, performances, sculptures, os, parures, pions, terre, mandalas, copy art, web théâtre, lettres hébraïques, vidéo-projection, vitrail, emblèmes, design, illustrations, logos, petit guide féministe de france et d'ailleurs. Pour elle, traiter de l'écriture, "c'est se mettre en quête d'une matière noire, qui échappe à tout cadrage qu'on voudrait lui donner. (...) Les lettres demeurent des graphèmes qui discutent les assignations que nous projetons sur elles, tant et si bien que les signifiés qu'elles disposent se muent en questions, qui en appellent d'autres, et ainsi de suite, sans terme."
Christophe Comentale
Quatrième de couverture de
L'Écriture Heureuse
un livre de Joëlle Dautricourt.
© Photos Anaïs Pascal.
L'Écriture Heureuse
de Joëlle Dautricourt.
Édition Sens Public, juin 2020.
Mise en pages par Anaïs Pascal.